Les travaux du tronçon La Roche-sur-Yon – La Rochelle sur la transversale Nantes – Bordeaux sont lancés, entraînant une interruption totale du trafic. Au programme : mise à voie unique, installation de la signalisation automatique, réaménagement et mise en accessibilité de la gare de Luçon. Les opérations de modernisation devraient être achevées au printemps 2021
Dans les numéros 230 et 231 de Rail Passion nous avions traité de l’activité au cours de ses 150 ans de règne de la transversale Nantes – Bordeaux mettant en communication la Bretagne, le val de Loire et le bassin Aquitain, dont fait partie le tronçon médian La Roche-sur-Yon – La Rochelle.Celui-ci, numéroté 530 au catalogue du RFN, est géré en totalité par la région SNCF de Nantes. Il fait l’objet durant 18 mois d’une coupure totale du trafic qui prendra fin au printemps 2021 pour effectuer la modernisation de ses équipements, devenue urgente et longtemps attendue par les instances régionales et locales, avec mise à voie unique et signalisation automatique, dans le cadre d’un projet des contrats de plan État-Région Pays de la Loire-Nouvelle-Aquitaine 2015-2020. D’un coût de 152 millions d’euros, il est partagé entre l’État (43,42 %), la région des Pays de la Loire (18,95 %), SNCF Réseau (17,11 %), la région Nouvelle- Aquitaine (8,55 %), le département de la Vendée (3,86 %), le département de la Charente-Maritime (6,66 %), la communauté de l’agglomération de La Rochelle (1,45 %).
Un parcours de 103 km longtemps délaissé par la SNCF
Ouverte par la Compagnie des Charentes le 14 mars 1871 puis reprise par le réseau de l’État le 31 mars 1877, la ligne en cause se développe sur les départements de la Vendée et de la Charente-Maritime ex-Inférieure avec limite au Km 151,050 en amont de Marans. Elle traverse dans l’un les communes de La Roche-sur-Yon, Nesmy, Rives-de-l’Yon, Le Champ-Saint-Père, La Bretonnière-La Claye, Luçon, Les Magnils-Reigniers, Saint-Gemme-la-Plaine, Nalliers, Mouzeuil-Saint-Martin, Le Langon, Les Velluire-sur- Vendée, Le Gué-de-Velluire, L’Île-d’Elle, dans l’autre celles de Marans, Charron, Andilly, Villedoux, Saint-Ouen-d’Aunis, Dompierre-sur-Mer, Sainte-Soulle, Périgny, La Rochelle.Son tracé d’orientation générale nord-sud dans le bocage vendéen puis dans les prairies du parc régional du marais poitevin parsemé de canaux, est assez sinueux avec un grand détour vers l’est entre Luçon et Marans pour desservir Velluire, origine d’une antenne vers Fontenay-le-Comte ouverte en 1881 et fermée en 1968. Au total on y dénombre 83 courbes de 500 m de rayon minimum (l’une d’elles en aval de Nesmy descendant à 400 m). Les portions en alignement sont de faible amplitude. Son profil en long haché, relativement favorable avec quelques paliers entre Velluire et Mouillepied, est pimenté par des rampes de 10 mm/m de courte longueur et point haut à la cote 74 à La Roche-sur-Yon. À l’origine le nombre de gares et haltes dans un environnement agricole marqué à peuplement épars était de 17, ramené à une seule : Luçon, ville la plus importante comptant 9 540 habitants, porte de la Côte de Lumière, célèbre par sa cathédrale, ouverte au trafic voyageurs de nos jours.La ligne est dépourvue de tunnels, les ouvrages d’art sont peu nombreux avec deux viaducs métalliques sur le Lay (75 m) et la Sèvre Niortaise (81 m), plusieurs petits ponts sur l’Yon, l’Ornay, la Vendée et les canaux du marais poitevin. De longue date l’ouvrage métallique à treillis sur le Lay imposait un ralentissement à 40 km/h du fait de l’instabilité des piles en rivière reposant sur des pieux en bois.